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Affichage des articles du janvier, 2023
Mathurine travaille à la protection de l’enfance. On lui confie un
signalement concernant un garçon de dix ans, légèrement handicapé,
Darwyne Massily. C’est à Bois Sec, un bidonville gagné sur la jungle
infinie, que vivent Darwyne et sa mère Yolanda, une beauté qui
collectionne les conquêtes. Malgré des apparences rassurantes, Mathurine
a l’intuition que quelque chose ne tourne pas rond dans cette famille.
Dans ce roman où s’exprime magistralement sa plume expressive, Colin
Niel nous emporte vers l’Amazonie, territoire d’une puissance
fantasmagorique qui n’a livré qu’une part infime de ses mystères.
Darwyne, l’enfant contrefait qui ferait n’importe quoi pour que sa mère
l’aime, s’y est trouvé un refuge contre le peuple des hommes. Ceux qui
voudraient qu’il soit comme les autres.
« Entre la vie et la mort, il y a une bibliothèque, avec des rayonnages infinis et une multitude d'autres vies à essayer. »
À trente-cinq ans, Nora Seeds a l'impression d'avoir tout raté.
Lorsqu'elle se retrouve un soir dans la mystérieuse Bibliothèque de
Minuit, c'est sa dernière chance de reprendre en main son destin. Si
elle avait fait d'autres choix, que se serait-il passé ?
Avec l'aide
d'une amie bibliophile, elle n'a qu'à prendre des livres dans les
rayonnages, tourner les pages et corriger ses erreurs pour inventer la
vie parfaite. Pourtant, les choses ne se déroulent pas comme elle
l'imaginait.
Avant que minuit sonne, pourra-t-elle répondre à l'énigme la plus importante : qu'est-ce qu'une vie heureuse ?
« Tout ce qui se passerait, tout ce que je verrais et entendrais
au sein de la villa resterait secret, il me serait interdit d'en parler à
quiconque. »
C'est le serment que fait Margherita B. en acceptant de
devenir la gouvernante de surs jumelles dans une singulière demeure de
verre aux abords de Rome. Dans son journal, la jeune femme décrit un
cadre enchanteur, des petites filles douées et charmantes, des parents
fascinants. Pourtant, cette maison où tout se voit et se sait cache de
nombreux secrets auxquels il semble difficile d'échapper. Avec La Maison
de verre, Roberto Cotroneo rend un puissant hommage au roman gothique,
entraînant son lecteur aux frontières du monde visible et de la folie
avec une stupéfiante maîtrise du suspense.
Quarante ans après la mort de son oncle Désiré, Anthony Passeron
décide d’interroger le passé familial. Évoquant l’ascension sociale de
ses grands-parents devenus bouchers pendant les Trente Glorieuses, puis
le fossé qui grandit entre eux et la génération de leurs enfants, il
croise deux récits : celui de l’apparition du sida dans une famille de
l’arrière-pays niçois – la sienne – et celui de la lutte contre la
maladie dans les hôpitaux français et américains.
Dans ce roman de
filiation, mêlant enquête sociologique et histoire intime, il évoque la
solitude des familles à une époque où la méconnaissance du virus était
totale, le déni écrasant, et la condition du malade celle d’un paria.
Ce périple, les trois jeunes gens l’ont entrepris au mépris du
danger, au péril de leur vie, et malgré les supplications de leurs
fiancées respectives. Ils l’ont fait pour le rayonnement de la France,
le progrès de la science et aussi un peu pour passer le temps. Il en
résulte un roman d’aventure avec de l’action à l’intérieur et aussi des
temps calmes et du passé simple. Ceci est une expérience de lecture
immersive. Hormis deux ou trois passages inquiétants, le suspense y est
supportable et l’œuvre reste accessible au public poitrinaire. A noter
la présence de nombreux adverbes. L’éditeur ne saurait être tenu
responsable des mauvaises idées que ce livre ne manquera pas d’instiller
dans le cerveau vicié des nouvelles générations gavées d’écran et
pourries à la moelle.
Avec la délicatesse d'écriture que nous lui connaissons dans ses
précédents romans, Ogawa Ito nous entraîne dans une réflexion sur
l'approche de la mort.
Le lion du titre désigne les
pensionnaires de la « Maison du lion », un centre de soins palliatifs
sur l'île aux citrons, dans la mer intérieure du Japon ; chacun des «
hôtes » est invité, à la manière des lions, à sortir de la vie en
convive rassasié et dans la plus grande liberté.
Le goûter est
celui du dimanche où l'on sert un mets parmi ceux que les hôtes
souhaitent savourer une dernière fois dans leur vie. On y partage des
gâteaux, ses peurs et ses petits bonheurs pour attendre sa propre mort
avec sagesse et sérénité.