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Affichage des articles du juin, 2022

Reine de coeur de Akira Mizubayashi

 

En 1939, Jun est étudiant au Conservatoire de Paris. Mais le conflit sino-japonais le contraint à rentrer au Japon. En quittant la France, il laisse derrière lui son grand amour, sa "reine de coeur", la jeune Anna. L'épreuve de la guerre sera d'une violence monstrueuse.Des années plus tard, Mizuné, une jeune altiste parisienne, découvre un roman qui lui rappelle étrangement le parcours de ses grands-parents, Jun et Anna, qu'elle n'a jamais connus. Bouleversée par la guerre et la folie des hommes, leur histoire d'amour, si intimement liée à la musique, pourrait bien trouver un prolongement inattendu.Le passé récent du Japon et les atrocités commises au nom de la grandeur nationale, la musique vécue comme ce que l'humanité porte en elle de meilleur, la transmission du passé malgré les silences familiaux, l'amour de la langue française : dans ce roman à la fois émouvant et captivant, Akira Mizubayashi continue d'explorer les thèmes qui lui sont chers.

Les Innocents de Mahir Guven

 



Noé Stéphan, 35 ans, est en garde à vue. La police l’accuse d’avoir intentionnellement tué l’un de ses amis, Paul Chance, qui avait roué de coups sa propre femme. Noé plaide son innocence, il s’agit d’un accident.
Alors que l’épouse de Noé, Ayla, avocate, tarde à le rejoindre au commissariat, l’interrogatoire se déroule de façon musclée. Noé tente de s’enfuir, mais sa tête heurte très violemment le sol, on le jette en cellule à demi-inconscient. Il va mourir, il appelle à l’aide, c’est alors que les figures de son enfance lui apparaissent  : le voici devant le tribunal de sa conscience, dont le juge est sa mère, Jocelyne Daoulas. L’affaire en cours ? Déterminer comment Noé en est arrivé là. Il doit prouver à la juge qu’il est innocent.
Noé voit alors toute son enfance défiler devant ses yeux et se retrouve à Saint-Sébastien-sur-Loire, près de Nantes. Un premier âge marqué par l’absence du père, et où sa mère, La Joce, trime comme intérimaire pour entretenir son fils et son frère étudiant en philosophie. Sur ordre de sa mère, dans la cour de récréation, Noé joue avec les filles pour éviter la violence, mais se retrouve victime d’une bande de garçons. Il se lie d’amitié alors avec Gabriel Kalender, un enfant de l’école, réfugié kurde, capable de mettre en déroute n’importe qui. La famille Kalender l’accueille comme un des leurs, il épouse leur cause et leurs combats.
  Les premières amours, les premières fois se succèdent, alors que le père absent, prétendument «  marin au long cours  » mais en réalité en prison, meurt le jour de sa libération dans un accident de voiture. L’enfant doit dès lors construire sa masculinité sans figure paternelle. Au seuil de l’adolescence, Noé apprend que son père a fait partie d’un réseau indépendantiste breton et part enquêter sur son propre passé. Avec l’amour sous tous ses visages (la vierge inaccessible, la bonne copine confidente, l’initiatrice délurée…), le sport (des pages inouïes sur le hockey subaquatique  !), le sexe, les soirées, les bagarres, il découvre la part de violence inhérente à l’existence. Gare au jugement de la mère Joce… s’il se réveille du coma où l’a plongé le choc initial au commissariat.
Cette épopée de l’enfance chez les jeunes de la France des classes moyennes, des pavillons et des petites cités est une incroyable «  comédie humaine  » contemporaine, où Mahir Guven mêle avec brio le grave et le comique, la légèreté des premières fois et l’examen de conscience d’un homme adulte, sur un ton cocasse, proche du
dirty realism.

Un long, si long après-midi de Inga Vesper

 


« Hier, j’ai embrassé mon mari pour la dernière fois. Il ne le sait pas, bien sûr. Pas encore. »

Dans sa cuisine baignée de soleil californien, Joyce rêve à sa fenêtre. Elle est blanche, elle est riche. Son horizon de femme au foyer, pourtant, s’arrête aux haies bien taillées de son jardin. Ruby, elle, travaille comme femme de ménage chez Joyce et rêve de changer de vie. Mais en 1959, la société américaine n’a rien à offrir à une jeune fille noire et pauvre. Quand Joyce disparaît, le vernis des faux-semblants du rêve américain se craquelle. La lutte pour l’égalité des femmes et des afro-américains n’en est qu’à ses débuts, mais ces deux héroïnes bouleversantes font déjà entendre leur cri. Celui d’un espoir brûlant de liberté.

Les recettes des dames de Fenley de Jennifer Ryan

 

Epuisée par le conflit, ravagée par le Blitz, confrontée à une terrible pénurie alimentaire, l’Angleterre de Churchill invite les ménagères à participer à un concours de cuisine via les ondes de la BBC. La gagnante deviendra la première femme à coanimer une émission radiophonique. Lancées à corps perdu dans la compétition, quatre participantes vont révéler des trésors d’habileté et de ruse. Car l’enjeu est de taille, et ce concours, qui avait pour but de resserrer la communauté, risque de la diviser…

Le Festin de Margaret kennedy

 

Cornouailles, 1947. Comme tous les étés, le révérend Seddon rend visite au père Bott. Hélas, son ami n'a pas de temps à lui accorder cette année, car il doit écrire une oraison funèbre : l'hôtel de Pendizack, manoir donnant sur une paisible crique, vient de disparaître sous l'éboulement de la falaise qui le surplombait. Et avec lui, sept résidents...Dans cette maison reconvertie en hôtel par ses propriétaires désargentés étaient réunis les plus hétéroclites des vacanciers : une aristocrate égoïste, une écrivaine bohème et son chauffeur-secrétaire, un couple endeuillé, une veuve et ses trois fillettes miséreuses, un chanoine acariâtre et sa fille apeurée... Le temps d'une semaine au bord de la mer dans l'Angleterre de l'après-guerre, alors que les clans se forment et que les pires secrets sont révélés, les fissures de la falaise ne cessent de s'élargir...Auteure talentueuse et espiègle, Margaret Kennedy pousse à leur comble les travers de ses personnages dans une fable pleine d'esprit et de sagesse.Ce Festin est un régal !

Les beaux mensonges de Céline de Roany

 

Première enquête de Céleste Ibar, ancienne de la BRI devenue capitaine de police à la PJ de Nantes après un drame qui l'a profondément marquée. Premier roman d'une future grande signature du polar.

Céleste Ibar a quitté Paris et la BRI, où elle avait passé dix ans, après une agression d'une brutalité extrême. Souffrant de séquelles, meurtrie dans sa chair, portant sur son visage défiguré les stigmates d'une violente séquestration, elle rêve de retrouver une vie normale et sereine. A peine arrivée à la PJ de Nantes pour prendre son nouveau poste de capitaine de police, elle est mise au ban car elle a arrêté un homme en flagrant délit de violence maritale sans savoir que c'était un collègue. On l'envoie constater le suicide d'une riche industrielle de la bourgeoisie nantaise, Anne Arnotte. Une affaire qui semblait banale. Mais tout se révèle troublant : des objets qui manquent, la victime violentée et son corps marqué d'une étrange manière. Et sa fortune léguée à un inconnu. Céleste devra imposer sa personnalité particulière, son style acéré qui masque une profonde humanité. Elle déterrera malgré elle des secrets profondément enfouis, qui continuent de hanter les vivants. Et découvrira la part très obscure d'un monde où les apparences règnent, où les apparences tuent.